- Tytuł:
-
Épistémologie du web. Convergence, collaboration, affiliation
Epistemology of the Web. Convergence, Collaboration, Affiliation - Autorzy:
- Dubucs, Jacques
- Powiązania:
- https://bibliotekanauki.pl/articles/14977046.pdf
- Data publikacji:
- 2022-04-06
- Wydawca:
- Polska Akademia Nauk. Czasopisma i Monografie PAN
- Tematy:
-
convergence
collaboration
affiliation - Opis:
-
Résumé. En trente ans, le rapport d’Internet à l’entreprise scientifique a changé. Nous sommes passés d’un instrument de collaboration scientifique à un dispositif de réseaux sociaux qui assure la plus large diffusion à l’irrationalisme et à l’alt-factualisme. Pour comprendre ce changement, il convient de réexaminer les mécanismes de la convergence des opinions. La première source de cette convergence est l’existence d’un monde commun, qui nous expose aux mêmes faits et qui détermine par révision successive des croyances de chacun, sans que la moindre communication soit requise, une convergence asymptotique des opinions, et ce quelles que soient les croyances de départ. Naturellement, si les faits connus par les uns sont communiqués aux autres, cette convergence s’accélère considérablement, si bien que nous devons considérer la connaissance comme le résultat d’une activité collective, et l’échange d’informations comme l’une de ses sources nécessaires. D’une part, cette coopération épistémique est naturelle et facilement implémentable : en vertu des propriétés caractéristiques de l’information, qui est un bien que nous conservons lorsque nous le donnons, le partage informationnel est exempt des difficultés qui affectent généralement la coopération. D’autre part, cette coopération est intrinsèquement productive : la collaboration entre celui qui sait que φ et celui qui sait que φ implique ψ met chacun des deux agents en possession de la connaissance de ψ, qui n’était pourtant détenue par personne avant l’échange. L’internet des débuts donne à cette coopération informationnelle une ampleur inégalée.
La situation actuelle est différente. Un certain nombre de facteurs, dont la porosité croissante entre les scientifiques et le large public, ont mis au premier plan l’échange, non des informations factuelles, mais celui des opinions. Les biais notoires de la psychologie humaine, au premier rang desquels le biais de confirmation, tendent à inverser le rapport entre les faits et les opinions. On cherche les faits confirmant les opinions entretenues, on met en doute les faits récalcitrants et l’on crée des faits corroborants. En bref, on passe d’une problématique de la coopération à une logique de l’affiliation, segmentant l’internet en groupes doxastiques homogènes.
Within thirty years, the relation between the Internet and the scientific activity has changed profoundly. The Internet has shifted from being an instrument of academic collaboration to being a tool used by social media, allowing for a maximum diffusion of irrationalism and alt-factualism. To understand this change, one needs re-examine the mechanisms of opinion convergence. This convergence stems primarily from the existence of the world we share, which exposes us to the same facts and determines the constant revision of each person’s beliefs. In this process of asymptotic opinion convergence, no communication between individuals is required. Of course, if the facts known by some are communicated to others, this convergence accelerates considerably, so much so that we must regard knowledge as a result of collective activity, and the exchange of information as one of its crucial sources. On the one hand, this epistemic cooperation seems natural and easy to implement. Given the properties of information, which is an asset we keep even if we share it, the sharing of information is not subject to the usual difficulties related to cooperation. Defection provides no profit, making the prisoner’s dilemma not applicable to epistemic cooperation. On the other hand, such cooperation is productive by nature: the collaboration of the one who knowns φ and the one who knows that φ implies ψ results in both agents having the knowledge of ψ, which neither of them had before the exchange. The earlier Internet allowed for an extreme intensity of this informational cooperation. At present, we are dealing with a different kind of situation. Several factors, including the growing porosity between scientists and the public, have strengthened the role of exchange. It is not an exchange of information, but an exchange of opinions. The biases inherent to human nature, and especially the confirmation bias, tends to reverse the relationship between facts and opinions. We search for the facts confirming the opinions we hold, doubt those which undermine them and create facts to corroborate what we believe. Hence, we go from cooperation to affiliation, dividing the Internet into homogenic groups of believers. - Źródło:
-
Zagadnienia Naukoznawstwa; 2022, 55, 3; 47-71
0044-1619 - Pojawia się w:
- Zagadnienia Naukoznawstwa
- Dostawca treści:
- Biblioteka Nauki