- Tytuł:
- Budownictwo murowane w Małopolsce w XIV i XV wieku
- Autorzy:
- Wyrobisz, Andrzej
- Powiązania:
-
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https://bibliotekanauki.pl/books/1182268.epub - Data publikacji:
- 1963
- Wydawca:
- Zakład Narodowy im. Ossolińskich - Wydawnictwo PAN
- Opis:
- I. Introduction. La présente étude de l’histoire du bâtiment en Petite Pologne au XIVe et au XVe siècle a été projetée comme un fragment de recherches plus vastes sur l’histoire des métiers en Pologne, à partir de la colonisation d’après le droit allemand jusqu’à la crise économique du XVIIe siècle. Ces recherches visent à trouver une réponse à la question suivante, posée depuis longtemps par les historiens: quel est le rôle du bâtiment dans la vie économique d’un pays, comment influe–t–il sur son économie, enfin dans quelle mesure un heureux développement économique rend–il possible l’épanouissement de l’architecture. Le choix de la période étudiée, à compter du milieu du XIIIe siècle jusqu’à la fin du XVe, ainsi que les limites géographiques qui n’ont englobé que le territoire de deux régions: celle de Cracovie et celle de Sandomierz, nous ont été imposés par le désir de connaître le développement du bâtiment, d’une part, au cours d’une période particulièrement importante et intéressante dans l’épanouissement de l’art gothique en Pologne, et, d’autre part, dans une région spécialement représentative dans ce domaine, en raison de l’intensité exceptionnelle de ses travaux de construction. Si nous avons rétréci notre sujet à la maçonnerie seule, et si nous nous sommes limités à l’étude des problèmes et des travaux de construction les plus importants, nous l’avons fait afin de concentrer notre attention sur les questions essentielles de notre thème principal, c’est–à–dire sur l’explication de la corrélation qui existe entre le développement du bâtiment et l’épanouissement économique. L’historiographie polonaise ne s’est presque pas occupée de l’histoire de l’architecture au point de vue qui nous intéresse. L’historiographie étrangère n’offre, elle non plus, que bien peu d’ouvrages de ce genre. Cet état de choses est causé, entre autres, par l’absence de sources appropriées et par les difficultés auxquelles on se heurte si l’on tente de les recueillir. Les ensembles de sources d’une certaine envergure, ayant trait spécialement à l’histoire du bâtiment, tels que les comptes des travaux de construction, sont une rareté dans la Pologne médiévale, et, de plus, elles ne font le jour que sur un seul genre de questions qui s’y relient. Un historien du bâtiment doit donc exploiter toute sorte de sources et mettre à profit non seulement les comptes des travaux de construction, mais aussi les livres des salaires, les comptes rendus de visites d’inspection, les inventaires des bien fonciers, les registres municipaux, les registres judiciaires de castra et de terres, les registres administratifs et les registres judiciaires ecclésiastiques, les chroniques, les annales, l’hagiographie, l’épistolographie, les relations des voyageurs, les diplômes, les actes juridiques, les sources traitant des coutumes et de liturgie, les traités d’architecture, l’épigraphie, la cartographie, l’iconographie, les matériaux ethnographiques et archéologiques, enfin, et cela évidement en premier lieu, les monuments d’architecture eux–mêmes. De plus, à côté des sources provenant de l’époque et du territoire soumis aux recherches, il faut mettre à profit les sources datant de périodes plus anciennes et plus récentes, ainsi que provenant de terrains avoisinants ou même assez éloignés, et cela non seulement pour faire des études de comparaison, mais pour compléter concrètement nos sources essentielles. II. Commencement du bâtiment maçonné en Pologne. Le bâtiment maçonné en territoire polonais au cours des Xe, XIe et XIIe siècles intéresse en premier lieu les architectes et les archéologues [cf. le travail le plus récent de M. J. Zachwatowicz, Polska architektura monumentalna w X i XI wieku (L’architecture monumentale de Pologne au Xe et au XIe siècle), „Kwartalnik Architektury i Urbanistyki” vol. VI, 1961, N° 2]. La tâche de l’historien consiste en revanche à expliquer le début des métiers de construction en Pologne. Ces questions sont présentées d’une manière extrêmement intéressante dans un fragment d’un document de Trzebnica datant du 1204 et concernant un maçon nommé Dalemir. D’une part, le fragment en question prouve que, au moins au début de l’époque de l’architecture maçonnée, le rôle principal dans son développement est échu, en Pologne, aux ordres monastiques, ou, d’une manière générale, au clergé; d’autre part, le texte présente la situation sociale d’un maçon laïque, Dalemir, asservi d’abord au prince, ensuite au couvent de Trzebnica. Le document de Trzebnica nous autorise à supposer que les maçons se recrutaient parmi la population rurale et qu’ils apprenaient leur métier soit en travaillant aux constructions claustrales sous la direction de moines–maçons, soit en héritant du travail de leur père. Leur situation sociale était proche de celle d’autres artisans de l’époque, tirant leur origine, eux aussi, de la population serve. III. Le bâtiment au cours de la seconde moitié du XIIIe et pendant le XIVe et 1e XVe siècle. En analysant les travaux de bâtiment au cours de la seconde moitié du XIIIe et pendant le XIVe et le XVe siècle, il est facile de constater certaines connexités entre son développement et les transformations économiques du pays. A partir du milieu du XIIIe siècle jusqu’à la fin du XVe, le bâtiment se développait harmonieusement, sans périodes d’expansion violente ni de grandes catastrophes, ce qui correspondait, en règle générale, au développement économique heureux de l’époque. On aperçoit un rapport précis de dépendance entre les possibilités d’investissement du roi et des grands seigneurs ecclésiastiques et laïques d’une part, et, de l’autre, les changements survenus dans l’économie rurale et surtout dans le système de la rente féodale. Le développement économique des villes et les transformations des institutions urbaines relatives à la locatio des villes d’après le droit allemand exerçaient, eux aussi, une influence directe sur les constructions urbaines d’habitation et de défense. Il y a lieu, surtout, d’accorder toute notre attention aux changements survenus dans le bâtiment au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle: le large usage de la brique, la diffusion du bâtiment maçonné. La propagation du style gothique et la formation des principes de l’architecture gothique polonaise, voilà des phénomènes qui trouvent leur équivalent dans d’importants processus économiques, sociaux, politico–administratifs et culturels, qui se sont produits à la même époque; tous, ils ont fait de la seconde moitié du XIIIe siècle une de périodes les plus intéressantes et les plus importantes de l’histoire de Pologne. Le XIVe siècle a été l’époque d’un magnifique épanouissement de l’architecture gothique en Pologne. Sous le règne de Casimir le Grand le pays a fait un formidable effort dans le domaine des fortifications (33 châteaux–forts et villes fortifiées en Petite–Pologne seule, et autant dans d’autres territoires polonais – cf. la carte III); de plus, on a commencé la construction de nombreux édifices monumentaux (en premier lieu, de grandes églises). Cette imposante activité a été continuée au XVe siècle, quand on a érigé, en même temps, de nombreux bâtiments moins imposants, par exemple des églises paroissiales. IV. Technique et organisation des travaux de construction. Pour comprendre exactement en quoi consistait la connexité entre le développement du bâtiment et l’épanouissement économique, et, avant tout, pour pouvoir analyser le système des investissements et pour apprécier à leur juste valeur les fonds placés dans le bâtiment, il est indispensable de connaître de près la technique et l’organisation des travaux de construction. Je n’aborderai que quelques–unes des questions ayant trait à la technique et à l’organisation de ces travaux; celles notamment qui ont exercé une influence essentielle sur le coût du bâtiment et sur les possibilités du développement de celui–ci. La fourniture des matériaux de construction et leur transport ont, dans ce cas, la plus haute importance. Comme le démontrent les comptes des travaux le transports des matériaux de construction était très difficile et toujours très coûteux; il prenait 20 p.–cent (et souvent plus) de la dépense générale, et, de règle, égalait ou dépassait le prix des matériaux transportés. Il est donc évident que le transport gratuit, largement répandu en Pologne où il était une de formes de la corvée, avait une très grande importance. Le coût général du bâtiment était encore augmenté par l’obligation de pourvoir les maçons de leurs outils de travail. Contrairement à ce qui se passait dans les autres métiers, où chaque artisan avait ses propres outils à lui, c’était d’habitude celui qui payait la construction d’un édifice qui devait fournir sur le chantier les outils nécessaires aux maçons et d’entretenir un forgeron pour réparer l’outillage. Les artisans–constructeurs devaient disposer de qualifications professionelles déterminées, car au cours des travaux ils se heurtaient à des difficultés techniques et devaient savoir résoudre les problèmes que celles–ci posaient: le traçage du plan de l’édifice, le posage de ses fondements, l’action d’élever ses murs et surtout ses voûtes. Plus grandes étaient les exigences techniques, plus le constructeur était hautement qualifié. Tout ce que je viens de dire décidait du niveau de l’architecture, de son économie, de l’allure et des possibilités de son développement, surtout dans un pays qui ne disposait pas d’un nombre très grand de ces artisans hautement qualifiés. En revanche, nous ne savons pas quel était le niveau de qualifications représenté par un constructeur médieval moyen. Les historiens de la science et des techniques s’expriment pour la plupart avec un certain dédain en parlant des constructeurs médiévaux; ils leur attribuent plutôt un certain savoir–faire pratique qu’une science théorique étendue. Une analyse de certains monuments médiévaux ainsi que de quelques rares dessins et plans de construction qui nous sont parvenus pourrait nous amener pourtant à des conclusions différentes; malheureusement, jusqu’à nos jours personne n’a entrepris une analyse de ce genre. Le nombre d’ouvriers employés à une construction pouvait être considérable; si l’édifice était grand, on y employait 40–50 hommes, mais ce chiffre pouvait être beaucoup plus grand encore. Il avait non seulement des maçons, des tailleurs de pierre, des charpentiers, tous avec leurs aides, mais aussi beaucoup d’autres spécialistes, indispensables pour des travaux auxiliaires (par exemple, des forgerons) et quantité d’ouvriers non–qualifiés. Le grand nombre d’ouvriers employés, la longue durée des travaux de construction, enfin la diversité des questions sur lesquelles il fallait veiller sans trêves – exigeaient quelque centre directeur organisé et une administration des travaux. En Europe Occidentale il y avait des offices spéciaux qui contrôlaient des travaux de construction; en Pologne, nous ne disposons que de rares renseignements sur les administrateurs et les directeurs des travaux. V. Situation sociale et économique des maçons. Au XIVe et au XVe siècle, la situation sociale et économique de maçon en Pologne ne différait pas essentiellement de celle d’autres artisans. Généralement, des artisans–constructeurs ne s’enrichissaient pas, leur gain était petit et ils ne jouaient que rarement un rôle de quelque importance dans les municipalités. Des ensembles de maçons d’une certain empleur ne se sont formés que dans les grandes villes (par exemple à Cracovie) où ils pouvaient trouver du travail en permanence. Les maçons travaillant en Petite–Pologne au XIVe et XVe siècle n’étaient pas toujours Polonais (ceux–ci ne sont apparus dans ce métier en nombre considérable que pendant la seconde moitié du XVe siècle); on trouvait parmi les maçons des Allemands, des Tchèques et des représentants de beaucoup d’autres nationalités, peutêtre y avait–il même des Flamands. En l’absence d’une corporation de maçon et tailleurs de pierre au XVe siècle, et étant donné qu’une hiérarchie professionelle était encore insuffisamment cristalisées, la question de l’apprentissage du métier de maçon à cette époque attend toujours encore sa solution. En égard à l’absence d’informations précises à ce sujet, on peut seulement supposer que les jeunes adeptes de l’art de maçon se recrutaient parmi les aides–maçons; nous avons aussi quelques renseignements sur l’héritage de ce métier de père en fils. Le plus ancien statut de la corporation des maçons que nous connaissons en Petite–Pologne provient de Cracovie et porte la date de 1512. Une organisation si tardive d’une corporation des maçons devient parfaitement compréhensible, si l’on se rappelle que des organismes pareils, réunissant des artisans–constructeurs, se sont formés relativement très tard dans d’autres pays aussi, comme l’Allemagne, la France, l’Angleterre ou l’Italie, et que dans de nombreuses villes il ne s’est même jamais constitué des corporations de maçons. Ce retard a eu plusieurs causes. Parmi les plus importantes il faut citer en premier lieu: un travail pratiqué souvent en dehors de la ville habitée par l’artisan, les migrations des maçons à la recherche du travail, un atelier de travail organisé autrement que dans d’autres métiers, la nécessité de collaboration avec différents spécialistes, enfin, l’absence d’un contrôle exercé par les autorités de la corporation (contrôle qui n’était pas nécessaire dans leur cas). Bien que le plus ancien des statuts d’une corporation de maçons qui nous soit connu, c’est–à–dire celui de Cracovie, date de début du XVe siècle, il y a néanmoins des raisons pour supposer qu’il a existé à Cracovie dès la première moitié du XVe siècle quelque autre organisme réunissant les artisans–constructeurs. Cette supposition est fondée sur des sources qui nous informent de l’activité d’un group dirigeant ou d’une élite de maçons, de l’existence d’une juridiction, de toute une série de prescriptions observées par les maçons et insérées plus tard dans le statut de la corporation de 1512, etc. En revanche, in n’y a aucune preuve de quelque activité, exercée en Pologne par des loges de maçons et de tailleurs de pierre. VI. Investissements dans le bâtiment médiéval. Au moyen–âge le coût du bâtiment était très varié, selon les dimensions et les qualités de l’édifice, et selon qu’il était ou non possible d’exploiter une main–d’oeuvre et un transport gratuite et des matières premières â soi. L’analyse de l’apport des différents groupes de la société féodale (l’Eglise, le roi, les grands seigneurs, la petite noblesse, les bourgeois) dans le développement du bâtiment maçonné en Pologne, nous amène à quelques importante conclusions. En premier lieu, le développment du bâtiment ne s’appuyait ni exclusivement ni même principalement sur des sommes payées en espèces. À côté de l’argent, une main d’oeuvre gratuite ou bon marché était extrêmement importante. Celui qui disposait d’une telle main–d’oeuvre (l’Eglise, le roi) pouvait faire exécuter de vastes travaux de construction, même en n’y mettant que de petites sommes d’argent. Dans le monde féodal, le développement du bâtiment était étayé par l’existence d’ouvriers bon marché ou gratuit, tels que les vagabonds ou les paysans corvéables. De plus, il était extrêmement important de pouvoir disposer de fourniture bon marché ou gratuite des matières premières, par exemple de la pierre de ses propres carrières, ou du bois de ses propres forêts. Le plus haut potentiel d’investissement dans le bâtiment maçonné était celui de l’Eglise; de plus c’était elle qui avait d’une part la possibilité d’assembler de grandes sommes d’argent (de ses propres biens, des donations, des fondations, de la vente des indulgences, des quêtes) tandis que, d’autre part, elle disposait d’une main–d’oeuvre bon marché. Le roi était le deuxième constructeur important. Les possibilités des petits seigneurs étaient beaucoup moindres. Malgré l’épanouissement du commerce et des métiers en Pologne au XIe et au XVe siècle, l’apport des bourgeois dans le bâtiment était relativement très petit; ils avaient sans doute trouvé des moyens plus lucratifs de placer leurs fonds. Ceci est une preuve de ce que l’épanouissement économique n’entraîne pas toujours directement un accroissement du bâtiment. Les paysans qui étaient la classe la plus nombreuse de la société féodale, participaient au développemment de l’architecture d’une part en qualité de simples ouvriers non qualifiés; d’autres part, c’étaient eux qui enrichissaient de leur travail les seigneurs féodaux, en leur donnant par là la possibilité de faire des investissements dans la construction.
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