Les matériaux concernant le château de Varsovie ont été conservés en un nombre, exceptionnel. Ils ont trait aux archives, à l’inventaire, à l’arpentage, aux dessins et photographies. Ce sont aussi des fragments d’architecture et de décoration qui permettent une reconstruction totale de ce monument tout en évitant les erreurs et les falsifications telles (pii ont été commises en France et en Allemagne au cours de tout le XIX-e s. dans les t ravaux de conservation et de reconstruction ( Violiet-le-Duc, Bodo Ebhurdt). I.a documentation historique doit se baser avant tout sur l’analyse détaillée des murs conservés afin de déterminer tous les changements ou transformations subis par le château et pour expliquer le développement de sou plan et de sa masse. C’est ce que les fouilles permettront (le faire. Il faudra confronter les résultats avec le riche matériel d ’archives conservé aux Archives Centrales des Actes Anciens à Varsovie, (Comptes royaux, inspections, inventaires, collection de Popiel et archives de Jabłonna), au Musée National de Cracovie et au Musée Czartoryski à Cracovie. Les Archives Nationales de Dresde renferment un riche matériel qui n’a point encore été convenablement exploité (actes et plus de 100 plans et projets de reconsti action du château par Piippelman, Chiaveri, Knôffl et d’autres). Une autre source fort importante pour l’histoire du château, c ’est la collection du Cabinet de Gravures de l'Université de Varsovie, dessins et projets exécutés à la demande de Stanislas Auguste Poniatowski ayant trait aux modifications essentielles qu’il désirait opérer. En outre, d’autres collections encore, plus petites, peuvent ici servir de source. L’inventaire des mesures et photographique. fait avant la guerre et heureusement conservé, est d’une très grande importance pour la reconstruction. Cependant d’une valeur bien supérieure encore sont les ruines des murs, les fragments retrouvés de la décoration extérieure et intérieure, sour forme de pierre, de polychromie. de stucs et de menuiserie. Et. bien qu’on en pense, ce matériel est fort riche. Le mérite en revient aux équipes de sauvetage organisées pur le Musée Na tional de A arsovie qui ont travaillé avec un dévouement sans bornes et en des conditions extrêmement difficiles, peu avant que les Allemands aient fait sauter le château. Le Musée National de Varsovie a conservé des colonnes de stuc, des fragments de décoration de stuc et peinture. des bronzes et des boiseries. Tout cela s ’est enrichi des nombreux fragments que les hitlériens ont pillés et transportés à Cracovil'. De plus, luis du déblaiement des décombres, on a retiré quantité de corniches, de socles, de pilastres et de chapiteaux, d encadicmcnts de fenêtres et de portes, ainsi que des fragments de stuc, de corniches, de ferrures et de grilles. Mais, en dehors des v estiges de quelques salles, le château lui-même n’existe pas. I.a ligne horizontale des fondements et dos caves est cependant intaete. On a conservé au Wawel quantité de fragments d’intérieurs de l’époque de Stanislas, comme des stucs, des corniches, des facettes, des supraportes de Bacciarelli, des rosettes, des colonnes, des vantaux de portes (52), des boiseries, des portefenêtres (59). En s’aidant des photographies et des dessins, on sera à même de reconstruire le tout avec précision et exactitude, jusqu’aux cheminées et aux célèbres parquets. Seuls les plafonds de Raceiarclli et la peinture murale feront défaut. En ce qui concerne les tableaux, on a pu en revendiquer un certain nombre, entre autres 6 portraits historiques et 22 portraits des rois de Pologne, ainsi que toute une série de vues de Varsovie par Canaletto. De même pour les sculptures. On a également réussi à faire revenir d’Allemagne et d’Autriche une assez giantle partie des meubles, des bronzes, des candélabres et des pendules, dont beaucoup sont de production f rançaise de la seconde moitié du XVIII-c s. Tout ceci doit revenir au château et l’embellir, mais auparavant il faut le restau rer. Pour réaliser entièrement, d’une ma nière précise et à temps, la reconstruction du château, ainsi qu’en a décidé le décret du Sénat, il est nécessaire de faire collaborer les architectes, les conservateurs, les historiens d'art, les meilleurs ouvriers et artisans.