Plus d’une fois, on a mis en lumière l’importance
que pour l’histoire de l’architecture liée à la Réforme
présentent les églises de ce culte édifiées sur le
territoire de la Silésie. Le Luthéranisme s’y est répandu
dès la première moitié du XVIe siècle mais
les aspects les plus frappants de l’architecture protestante
sur ce terrain se manifestent dans la particularité
de leurs formes seulement après la guerre
de 30 ans, dans des conditions politiques difficiles,
sous la domination des Habsbourg, dans le milieu
dissident. Après 1648 apparaissent des édifices
désignés sous le nom des „églises de la Paix” ·—
à Glogowo (n’existant plus à l’heure actuelle), à Jawor,
à Świdnica. A partir de 1707 il y en a d’autres
appelées „les églises de la Grâce”, parmi elles, les
églises de Milicz, de Jelenia Góra et de Kamienna
Góra. De la secande moitié du XVIIe siècle datent
celles qui portent le nom des „églises frontalières”
ou des „églises d’évasion”. A partir de 1742, lorsque
la Silésie tombe sous la domination prussienne, les
protestants déploient une activité architectonique
très animée. Parmi les oeuvres édifiées dans la seconde
moitié du XVLIIe siècle, les créations de C. G.
Langhans (entre autres dans les locatités: Syców,
Wałbrzych, Dzierżoniów) se distinguent par leur valeur
artistique d’un rang supérieur.
A partir de 1945, à la cessation des hostilités, une
partie de ces églises protestantes dont la protection
jusqu’alors fut assumée par les communautés, passe
aux mains des paroisses catholiques. Les anciens usufruitiers
n’en conservent dès lors qu’un nombre
restreint notamment celles de Wrocław et des districts
de Wałbrzych et de Syców. Etant donné la
différence des formes liturgiques entre les deux
cultes en question, les églises affectés aux paroisses
catholiques ont perdu, pour la plupart, leur caractère
original. Les chaires près des autels, parfois aussi
les loges et les tribunes ont été supprimés. Une
grande part de ces églises (environ 100) reste encore,
jusqu’à ce jour, inutilisées et pourtant, malgré les
défections subies, elles pourraient être adaptées à de
nouvelles fonctions. Ce problème a été envisagé par
l’Association des Historiens d’Art — Section de Wrocław,
en intelligence avec le conservateur de la
voïevodie de Wrocław. Ces monuments même dépourvus
de leur ornementation ont droit à la conservation,
compte tenu du rôle qu’ils jouent dans
l’aménagement du site urbain. On pourrait les affecter
aux services suivants: dépôts, salles de projection,
salle de gymnastique. Une expérience qui semble
être une réussite, nous est fournie par l’adaptation
de l’une de ces églises au service d’un Musée Filuménistique
ouvert tout récemment à Bystrzyca
Kłodzka. Actuellement, on essaie d’adapter l ’eglise
protestante de Ziębice au service d’une salle de gymnastique
— les travaux sont en cours. On vient
d’entreprendre également des travaux de protection
concernant le détail ornemental subsistant dans les
monuments abandonnés et Ton s ’occupe d’établir un
répertoire détaillé de la documentation scientifique
sur ce sujet. Les anciennes églises protestantes pourvues
d’une décoration intérieure particulièrement
intéressante et bien conservée, pourront être, au fil
de l’histoire, transformées en postes muséologiques,
dont les expositions seraient consacrées aux problèmes
de la culture protestante des XVIIe et XVIIIe
siècles. La conservation des anciennes églises protestantes
soulève de grandes difficultés, notamment
en raison de la construction de maçonnerie en
colombage que présentent les édifices les plus remarquables
de l’architecture protestante, des bâtiments
élevés d’ailleurs à grande échelle. Des travaux de
conservation fondamentale ont été réalisés, au cours
de ces dernières années, à Stary Lubiń et à Świdnica,
dans l’église de la Paix. On a prévu d’autres travaux,
de la même portée, pour l’église de Jawor, menacée
de dégradation latente.