Bien que cette étude ambitionne de présenter le caractère et le fonctionnement de la censure française tout au long du siècle des Lumières, donc dès le début du XVIIIe siècle jusqu’à la fin des guerres napoléoniennes, c’est décidément l’époque de l’ancien régime qui attire notre attention toute particulière. Il s’agit de montrer comment et selon quels principes la monarchie française de Louis XV et de Louis XVI organise un système de contrôle de l’imprimé, appelé le Bureau de la Librairie, qui lui permet de décider de ce qui peut parvenir aux lecteurs. C’est dans la même mesure la personne du censeur, ses origines sociales et son statut public, que l’institution pour laquelle il travaille, qui deviennent le centre d’intérêt de cette étude. On tient surtout à montrer les mécanismes du fonctionnement de la censure préventive (domaine où le pouvoir a un monopole absolu, car la Sorbonne et le Parlement ne peuvent se prononcer que sur le sort d’un livre qui est déjà imprimé) qui, par le biais du système de différents privilèges et permissions, arrête ou, tout au contraire, accorde la publication de textes imprimés. Contrôler la circulation de la pensée, c’est également diminuer et, en même temps, concentrer à Paris le nombre d’imprimeries officielles. De plus, le pouvoir crée également un système de censure répressive qui, à l’aide de la police du livre, lutte sur le territoire de la monarchie française contre l’épanouissement du texte illégal, imprimé soit à l’étranger, soit clandestinement. L’image du système de censure à l’époque des Lumières ne serait pourtant pas complète si l’on ne voulait pas comprendre dans quelle mesure celui-là restait, surtout vers la fin du XVIIIe siècle, en rapport intellectuel avec l’époque où il fonctionnait. Autrement dit, aussi bien le pouvoir que, surtout, les censeurs qui le représentent, restent sous une forte influence des idées et des pensées éclairées qui traversent alors la monarchie française. La censure devient donc parfois assez souple, au point que le nombre des permissions augmente considérablement et que plusieurs titres contrefaits et interdits circulent de plus en plus souvent dans la société française. Décidément, rien ne pouvait arrêter le mouvement des Lumières ni l’avènement des temps nouveaux et, par un paradoxe saisissant, la censure, elle aussi, semble bien le prouver clairement à travers son histoire.
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