De nombreux monuments historiques se trouvent
sur le te rrito ire de la Hongrie contemporaine. Ils
relèvent de diverses époques depuis ceux dans les
anciennes provinces romaines, en Pannonie et Transleithamie,
datant du I-e r au Vl-ème siècle de n. e.
Le Moyen-Age, époque des Arpades laisse en héritage
de nombreux châteaux et églises, tandis que
les époques ultérieures se manifestent par d’autres
monuments religieux e t civils, notamment par un
rich e apport d ’architecture bourgeoise.
Le patrimoine de la Hongrie a souffert de d estructions
fréquentes et parfois totales. Les invasions
ta rta re s du XIII-e siècle, l'occupation des Turcs
aux XVI-e e t XVII-e siècles, en tra în en t la ruine
des monuments d ’époques antérieures. L ’étendue de
ces destructions fu t élargie par une action d ’Etât
intenté e su r l’o rd re de l’empereur autrichien au
début du XVIII-e siècle e t ayant pour but de démolir
entièrement les vieux bâtiments tels que
châteaux et fortifications. En résultat, les plus anciens
vestiges de la culture hongroise ne présentèren
t bientôt q u ’un amas de débris e t lamentables
ruines.
La protection des monuments fu t entreprise en
Hongrie en 1866 par la Commission Centrale Hongroise
pour la protection des biens nationaux. On
procéda alors à l’élaboration d’un règlement de
base et on créa des institutions chargées de son
application. Dans la première période de cette activité,
seuls les vestiges les plus anciens étaient pris
en considération (env,. 50 monuments) en laissant
de côté, comme c’é tait d’usage d’ailleurs à cette
époque, les monuments historiques d’époques plus
récentes notamment du baroque e t du classicisme.
Des modifications importantes fu ren t apportées
à la législation relative à la sauvegarde des monuments, après l’année 1945, compte tenu de l’étendue
des destructions subies p a r le patrimoine historique
.au cours de la dernière guerre mondiale. En 1949
fu t votée la nouvelle loi concernant la protection
•des monuments. Un In stitu t National fu t constitué
.auprès du Ministère du Bâtiment pour la protection
des monuments. L ’In stitu t sus-mentionné est
compétent pour les projets, la direction et la ré a lisation
des trav a u x de conservation. Les recherches
scientifiques, notamment les fouilles archéologiques,
la popularisation des idées sur la nécessité de la
protection des biens culturels, le contrôle sur l’opportunité
des adaptations des monuments aux b e soins
de la vie contemporaine, fu ren t confiés au
Ministère de l’Education. Il nous faut souligner
a cette occasion la haute valeur des trav au x de r e cherches
effectués par les archéologues, qui ont p a rticipé
de cette façon à la protection des monuments.
Le relevé des oeuvres d’architecture protegees
par la loi compte env. 12.000 monuments, dont en viron
2.000 possèdent une valeur spéciale au point
de vue historique, artistique e t architectural, 9.000
(env.) constituent des vestiges de l’histoire e t env.
1000 un élément de valeur dans l’apperçu général
d ’une ville ou d ’un village.
Parmi les critères de valorisation sont prises
en considération les conditions matérielles, historiques
(y compris la valeur spéciale des objets du
culte) et esthétiques. Les formes et les règles de la
conservation ne fu ren t arrêtées définitivement qu’a p rès
des recherches complexes et variées auxquelles
sont soumis les ensembles résidentiels et les centres
urbains. En fin de compte, les monuments historiques
furent inscrits dans le plan des aménagements
spaciaux avec toutes les conséquences favorables
qui en résultent.
La protection des monuments et la réalisation des
trav a u x de conservation, est mise en pratique, en
premier lieu par l ’In s titu t de la Protection des Monuments.
Son activité concerne d’abord les monuments
les plus anciens, exigeant un programme de
conservation compliqué. Des groupes de spécialistes
sont constitués pour la réalisation de ces tr a vaux,
à base d ’un devis de réalisation, donc ne
jouant pas le rôle d ’un bureau d ’entreprises. Car
on a pris pour règle générale que la protection
des monuments fa it partie d ’activité culturelle et
ne peut être conçue comme une entreprise de construction
profitable.
Le programme des trav au x de conservation se
divise généralement en trois étapes: fouilles archéologiques
et recherches historiques concernant l’oeuvre
architecturale, protection des parties dévoilées du
monument, avec projet et devis, trav a u x de conservation
et de construction. Le traitem en t de conservation
doit tenir compte des règles suivantes:
1. Conservation des vestiges „in situ ”.
2. Reconstruction des parties manquantes du
monument pour des fins didactiques.
3. Adaptation du monument aux besoins de la
vie contemporaine.
Ces règles concernent surtout les châteaux en
ruines, les palais etc. Toutefois un principe général
s’impose: le devoir de conserver au monument au ta n t
d’authenticité que possible, tout en adm ettant une
modernisation rationnelle en vue des besoins de la
vie contemporaine.
Les réalisations suivantes, effectuées au cours
des années récentes peuvent être considérées comme
exemplaires:
— église romane du XlI-e siècle à Ecserpuszta où
la ru in e est conservée avec de très légères reconstructions;
une partie de la ruine destinée au „lapida
rium” recouverte par des toits de protection de
construction légère. L’ensemble fut adapté à des
fins touristiques, vu que le monument se trouve sur
l’itinéraire du littoral du Balaton.
— Château de Vârgesztes en ruine, érigé de pierre
(XV-e—XVI-e siècle) où, après un tra item e n t de
conservation, fu t aménagé un refuge touristique. Ces
trav au x de conservation sont effectués avec une
adaptation minime aux exigeamces modernes. Le caractère
original des fortifications médiévales est mis
en valeur en ne nuisant pas, pour autant, à son
caractère de ruine romantique.
— Château élevé en pierre à Nagyvâzsony (XlV-e—
XVI-e siècle). Après avoir enlevé une couche épaisse
de débris, on procéda à la conservation des fra g ments
des murs du rez-de-chaussée. La chapelle fu t
reconstruite en partie ainsi que la barbacane en
employant un style n eu tre pour les parties rajoutées..
La tour qui constitue l’élément le plus ancien de
cet édifice, fu t reconstruite e t aménagée en musée.