Francuska myśl kontrrewolucyjna. Próba syntezy

Cette étude ambitionne de synthétiser la pensée contre-révolutionnaire en France à la charnière des XVIII1' et XIXe siècles. Il s’agit moins de passer en revue les représentants de la Contre-Révolution française cl leurs conceptions idéologiques que de montrer les traits communs de leurs prises de position politiques et philosophiques. Amalgame hétérogène d’opinions intellectuelles différentes, la pensée contre-révolutionnaire française représente, indépendamment de la variété énorme de concepts possibles qu’elle reflète, un ensemble d'idées rigoureux, ce qui permet de la considérer en bloc comme un mouvement idéologique cohérent. Parmi les idées communes qui caractérisent la prise de position contre-révolutionnaire, il faut mentionner, en premier lieu, le caractère réformiste de scs conceptions politiques. Consciente de la faiblesse du système social, politique ou économique de VAncien Régime, la Contre-Révolution ne veut aucunement retourner vers l’état d'avant 1789, mais clic propose tout un système de réformes de la monarchie de Louis XVI. On voit ce caratère réformiste se manifester, à un degré différent, chez pratiquement tous les penseurs contre-révolutionnaires, indépendamment de leurs prises de position idéologiques. De l’autre côté, le conservatisme de la pensée contre-révolutionnaire reste aussi un phenomème essentiellement philosophique qu’il est aisé de synthétiser en un ensemble cohérent. Partis de leur aversion commune pour le mouvement de la Révolution, les auteurs contre-révolutionnaires non seulement deviennent défenseurs farouches de la monarchie, mais ils s’attaquent au fondement idéologique des républicains. Au nom d’un traditionalisme culturel cl philosophique, ils rejettent les principes de la pensée politique rousseauiste. ils opposent la vision de l’homme social à celle de l’individu, enfin ils remettent en cause l’cpistémologie et l’héritage intellectuel des Lumières. Mouvement doctrinal et philosophique rigoureux, la pensée contre-révolutionnaire française de la fin du XVIIIe siècle prépare donc le fondement du conservatisme qui traversera la pensée politique et culturelle européenne aux XIXe et XXe siècles.